Le design au service de la démocratie
Internet et les technologies numériques agissent sur nos comportements, sur la façon dont on se perçoit et dont on perçoit la société. Nos rapports au pouvoir et à la démocratie changent. De nouvelles pratiques collaboratives et participatives naissent et se développent dans le web et grâce au web. De nouveaux outils les accompagnent, pour mieux échanger, mieux s’informer et mieux créer à travers le réseau. Comment profiter du potentiel des technologies numériques et d’Internet pour promouvoir et favoriser la participation citoyenne vers une société plus démocratique ? Ce projet tente d’explorer comment le designer peut servir la démocratie, parler d’elle, la révéler et la mettre en question. Pour y répondre je m’inspire des outils de collaboration en ligne (logiciel libres, wikipedia, MMO) ainsi que de visualisation d’informations pour imaginer la création d’une plateforme citoyenne en ligne dans laquelle le citoyen peut débattre, proposer des solutions et s’investir dans l’écosystème participatif. Des liens sur le terrain sont aussi imaginés pour permettre à la plateforme d’avoir une portée ‘‘au delà du clavier’’.
- Projet de diplôme 2013 - École Boulle
Le mémoire
- La 1ère partie nommée Démocratie, vers une collaboration 2.0 cherche à montrer comment les technologies du numérique et d’Internet transforment notre rapport au pouvoir.
- La 2ème partie nommée Le design au service de la démocratie explique pourquoi une démarche de design peut-elle être favorable à l’élaboration d’une telle démocratie et de quelle façon je l’envisage.
Ce court mémoire a été réalisé dans le cadre de mon DSAA design à l’École Boulle.
L’ensemble de mon mémoire est téléchargeable ici
Le projet
La Fabrique Citoyenne est projet d’association citoyenne dont le cœur est une plateforme en ligne aux valeurs de la démocratie. Elle s’inspire des outils de datavisualisations, des modèles de gouvernance du web ainsi que des mécanismes du jeu vidéo pour proposer différents niveaux d’implication citoyenne.
Présentation des points importants du projet à travers un exemple de scénario d’usage :
1- Interpeler et faire prendre connaissance de la Fabrique
Pauline, citoyenne lambda prend connaissance de la plateforme en allant à la mairie pour refaire sa carte d’identité. Elle tombe par hasard dans la salle d’attente sur un écran qui diffuse plusieurs questions sur le thème de l’environnement. En répondant d’accord, mitigé ou pas d’accord, la borne lui imprime un ticket avec l’intitulé de la question et le lien pour y accéder en ligne. La question une une accroche qui va lui permettre de découvrir la plateforme collaborative de la Fabrique Citoyenne.
2- Premier contact – L’espace de débats
Un espace où il est possible de visualiser et naviguer facilement parmi les différents débats en cours, les commenter, ajouter des sources et comprendre ainsi les règles qui régissent le système démocratique.
3- Écosystème participatif – L’espace Profil
Un espace qui plonge le citoyen dans un environnement participatif dans lequel il se sent reconnu et responsable. Un système de valeur qualitative nommé EchoVox vient valoriser les domaines sur lesquels il s’investit. La modération de la participation fonctionne par divers moyens comme la mise en place de niveaux qui se débloquent au fur et à mesure de l’implication citoyenne et installent une responsabilité progressive.
4- Un outil en ligne au quotidien – Le plug-in
Un plug-in est aussi imaginé comme extension de la Fabrique et permet de récolter sources et arguments via son navigateur web. Il favorise ainsi l’expertise citoyenne au quotidien.
6- Quêtes et équipe de la Fabrique
La Fabrique va aussi au-delà du clavier en tissant des liens avec les actions (ateliers, évènements…) déjà présentes des associations ou d’autres acteurs sous forme de Quêtes.
Les organisateurs et participants des quêtes peuvent retrouver de multiples outils utilisables en présentiel comme en distanciel (wiki, plug-in…).
7- Développer les outils de la participation citoyenne : la cellule d’innovation de la participation
Enfin une cellule d’innovation de la participation favorise la création et la relation entre experts/créatifs et les associations ou collectifs en besoin à l’aide d’outils de médiation, de scénarisation et de prototypage. Un kiosque de relation peut être envisagé dans la ville.
Voici des exemples d’outils qui peuvent être imaginés dans la cellule :
• La Direction Espace Vert et Environnement souhaite demander l’avis aux habitants sur des questions sur le thème de l’environnement. Une série de QR code peut être imaginé référant à ces débats que l’on accroche autour des arbres d’un parc, même d’un parc spécifique si les questions portent précisément sur ce parc. Les passants viennent déchirer le débat et le retrouver en ligne. Le QR code est surtout un appel visuel et matériel au débat.
• La municipalité lance une restructuration des transport scolaires et souhaite connaître les habitude des collégiens et lycéens. Elle pourrait installer à l’entrée des établissement des compteurs QCM où l’élève vient déposer une balle de ping pong pour informer de son moyen de locomotion et sa durée. Un compteur à clapet enregistre les données.
• Box Citoyenne : il existe une multitude d’outils numériques qui mériterait d’être mis en valeur par le kiosque. Un quincailler des outils numériques pourrait fournir une box citoyenne sur laquelle il viendrait pluger des types d’outils (débat, co-construction, géolocalisation pour des ballades urbaines etc) comme le ferait un prescripteur. La boite blanche est un routeur qui permet de diffuser le contenu et les outils de la clé par wifi. Ainsi faciliterait l’accès des supports numériques (smartphone, tablette, ordinateur) dans des endroits même où il n’y a pas d’accès internet (La boite peut être glissée dans le sac à dos d’un médiateur d’une association pour des ballades dans la ville destinées à cartographier les points d’accès pour les personnes à mobilité réduite par exemple).